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Il s’agirait pour l’Ukraine d’arriver en position de force à des négociations de paix. Mardi 3 septembre, un peu moins d’un mois après le déclenchement de l’offensive ukrainienne inédite sur le sol de la Russie, Volodymyr Zelensky a affirmé que cette opération représente une « étape de la fin de la guerre » déclenchée contre son pays, deux ans et demi plus tôt.
Dans une interview à la chaîne de télévision américaine NBC News, le président ukrainien a également précisé que l’attaque dans l’oblast de Koursk était liée à un deuxième sommet de la paix auquel des représentants russes ont été invités à participer, sans qu’une date ou un lieu aient encore été avancés. Dans cette optique, Volodymyr Zelensky a également convenu que les forces armées ukrainiennes se devaient de « garder » le contrôle de la centaine de localités sur plus de 1 300 kilomètres carrés en territoire russe dont elles revendiquent la saisie : « Pour l’instant, nous en avons besoin », a-t-il déclaré.
En Ukraine, l’opération a dopé le moral des civils et des soldats du pays alors que l’armée de Kiev était sur la défensive depuis plus d’un an, après l’échec de sa contre-offensive de l’été 2023. De la même manière, elle a permis de modifier, pour un temps, le discours qui s’était installé autour de la guerre et d’envoyer des signaux aux alliés de Kiev, qui ont apporté leur soutien à l’offensive, malgré l’emploi d’armes occidentales sur le sol russe.
Elle n’a toutefois pas permis d’obtenir ce que les autorités de Kiev espéraient en brisant une des fameuses « lignes rouges » lors du franchissement de la frontière russe : l’autorisation d’utiliser des missiles à longue portée dans les profondeurs du territoire ennemi. L’allié américain se refuse toujours à donner son aval, craignant une escalade dans la guerre.
L’offensive sur Koursk a néanmoins permis de « réapprovisionner » un « fonds d’échange » de prisonniers de guerre avec la capture d’environ 600 soldats russes. Ces hommes, dans la majorité des conscrits surpris par l’offensive ukrainienne, représentent une monnaie d’échange bienvenue pour Kiev, alors que des milliers de ses soldats sont toujours détenus en Russie. Un premier échange impliquant 230 soldats des deux camps a d’ailleurs eu lieu le 24 août.
Un mois après le début de cette opération, le pays fait donc face à l’enjeu de transformer ses victoires militaires en gains politiques. Un pari extrêmement risqué, alors que l’armée de Kiev souffre d’un manque cruel d’hommes et de munitions. Si l’offensive a bien permis à l’Ukraine d’emporter quelques succès sur le temps court, conserver le contrôle des territoires russes charrie en effet de nombreux dangers. D’autant plus que l’un des objectifs principaux de l’opération – desserrer la pression russe sur le front du Donbass en forçant Moscou à redéployer ses hommes pour défendre Koursk – n’a, pour le moment, pas porté ses fruits.
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